Ce que j’appelle oubli

FRANCE

TEXTE LAURENT MAUVIGNIER MISE EN SCÈNE GARNIOUZE ET JUDITH THIÉBAUT

Ateliers Frappaz – centre national des arts de la rue et de l’espace public

28 oct – 14h30

Durée 1h20

Gratuit
À partir de 10 ans

Entrée libre et gratuite aux Ateliers Frappaz dans la limite des places disponibles. Jauge limitée à 200 personnes, pensez à venir à l’heure.

Il s’agit avant tout de raconter un fait divers survenu à Lyon en 2009 : un jeune homme de 25 ans tente de voler une bière en canette au Carrefour de la Part-Dieu. Les vigiles le repèrent et l’emmènent dans un bureau d’où il ne ressortira jamais, mort asphyxié sous « 330 kilos d’indifférence et de mépris », selon la procureure en charge du dossier.

Bien avant le soulèvement mondial lié à la mort de George Floyd en mars 2020, l’histoire de Mickaël Blaise dit la brutalité d’un monde gangrené par l’injustice et la discrimination. Christophe Lafargue partage ce récit d’un seul souffle grâce à un texte de Laurent Mauvignier qui ne comporte ni point ni majuscule. De manière brute et précise, dans l’espace public, le spectateur assiste au déroulement de cette histoire qui s’amplifie et court les rues comme une rumeur urbaine, portée par un récitant fantôme qui semble à la fois observateur et proche de la victime.

UN MOT DE CHRISTOPHE LAFARGUE

« Pourquoi les humains ont-ils souvent la tentation d’abuser de leur moindre pouvoir, dès qu’ils peuvent montrer à d’autres qu’ils les dominent, qu’ils sont « du bon côté du manche » ? se questionne le philosophe Olivier Abel dans De l’humiliation, le nouveau poison de notre société, révélant ce moteur invisible de la plus cruelle des violences. Qu’en est-il de ces nouveaux rapports humains que l’on met en place malgré nous, en écho à un système qui broie et froisse « … comme une canette écrasée sous les doigts… ».

Ce que j’appelle oubli nous questionne sur la valeur d’une vie dans nos sociétés modernes, celle de nos conditions humaines, sur nos errances, sur nos rapports sociaux, nos regards qui se détournent. L’œuvre pose un regard sur nos soifs de justice et nos injustices cachées et honteuses, sur nos espoirs déçus, nos vies syncopées, nos espérances… Laurent Mauvignier questionne là encore des thèmes qui lui sont chers depuis ses débuts avec Loin d’eux et qui me touchent également : la mémoire, la violence sociale, les rapports de famille, l’identité perdue, la disparition. Dire ce texte est un pari exigeant tant il l’est par essence, où le rythme nous tient en haleine, retenant notre souffle, là où justement, il s’étiole et s’éteint. ».

UN TEXTE DE LAURENT MAUVIGNIER

Ce que j’appelle oubli tient en une seule phrase, relancée sans cesse grâce à la maîtrise des figures de style et de la ponctuation de Laurent Mauvignier. Son écriture dense et rythmée, un “art de l’apnée vorace” selon la critique littéraire Marine Landraut, porte l’histoire de Mickaël Blaise dans un long souffle qui traverse les sentiments et les pensées des différents protagonistes mêlés à l’affaire.

Ce style particulier infuse l’œuvre de Laurent Mauvignier, qui met en avant des êtres aux prises avec le réel et l’Histoire pour tenter de surmonter les obstacles imposés par la société et affronter les traumatismes personnels et collectifs. Pour la scène, le texte a été monté par Denis Podalydès, il y a quelques années, au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, puis en 2022 aux Célestins par Michel Raskine.

CHRISTOPHE LAFARGUE ET GARNIOUZE INC.

Circassien, comédien, chanteur et metteur en scène, Christophe « Garniouze » Lafargue fait parler de lui depuis une vingtaine d’années dans le milieu des arts de la rue. Avec sa compagnie, il travaille à faire une place pour le texte théâtral, poétique ou romanesque dans la rue. Vecteur d’oralité, conducteur, transmetteur, interprète, Garniouze s’immisce dans la ville et y crée un théâtre « sous-marin » qui habite le goudron avec des moyens légers mais efficaces, emmenant le spectateur dans un autre espace-temps tout en proposant une vision plus globale de la société et de ses injustices. Avec Ce que j’appelle oubli, Garniouze Inc. entame un troisième volet de ses « oeuvres monologuées » : Rictus, créé en 2012, avait été invité par Sens Interdits et les Ateliers Frappaz en 2015, et Je m’appelle a été créé à Lyon dans l’espace public en 2017, à l’invitation conjointe des Ateliers Frappaz et de Sens Interdits.

© Garniouze INK


Texte Laurent Mauvignier
Mise en scène Christophe « Garniouze » Lafargue & Judith Thiébaut

Avec François Boutibou, Christophe « Garniouze » Lafargue, Olivier « Rital » Magni Création sonore et musique François Boutibou & Augustin Barrios Régisseur général Olivier « Rital » Magni Accessoirisation Marc Ménager Machinerie Morgan Nicolas Peinture Bébert Charpeill

Production & diffusion Mathilde Corbière et Anna Delpy Production déléguée Les Thérèses Avec le soutien du Ministère de la Culture (Direction Générale de la Création Artistique et Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Occitanie), de la Région Occitanie, du Département de la Haute-Garonne, de la Ville de Toulouse.

En complicité avec Les Ateliers Frappaz, centre national des arts de la rue et de l’espace public – Villeurbanne

Aide à la création & accueil en résidence L’Atelier 231, Centre National des Arts de la Rue et dans l’espace public à Sotteville-lès-Rouen, Le Boulon, Centre national des arts de la rue et de l’espace public à Vieux-Condé, Furies – Châlons-en-Champagne (51), Les Ateliers Frappaz, Centre National des Arts de la Rue et dans l’espace public, Villeurbanne, Les Pronomade(s) en Haute-Garonne, Centre National des Arts de la Rue et dans l’espace public, l’Usine, Centre national des arts de la rue et de l’espace public (Tournefeuille / Toulouse Métropole), La salle noire – Association Barbarins et Fourchus