En 2025, Sens Interdits clôt un cycle, porté par un souffle nouveau. Celui d’un théâtre qui n’oublie pas et qui avance. Il s’ancre dans l’héritage pour mieux s’en affranchir. Il puise dans les récits de ruptures, de filiations, d’arrachements, mais aussi de réinventions, de luttes et de réappropriations.

Avancer sur un fil, toujours en déséquilibre. Se réinventer. Se faire confiance. Telle est la teneur de cette 9ᵉ édition.

À l’heure où le monde semble atteindre les limites de l’effroi et de la violence, où les repères vacillent, une nouvelle barbarie surgit pourtant chaque jour, nous rappelant que l’indicible peut toujours être dépassé.

Les murs que nous avons tenté d’abattre — ceux qui séparent les peuples, les histoires et les mémoires — laissent aujourd’hui place à d’autres murs. Ceux de l’indifférence, du déni et de la déshumanisation. À Gaza, en Ukraine, au Congo, au Chili, au Liban et dans tant d’autres endroits, les cris des populations sont noyés dans le vacarme des armes. Les regards d’enfants se perdent dans l’ombre de l’exil. Et les voix des opprimés sont ensevelies sous les décombres du silence.

Nous ne voulons pas nous habituer à l’horreur.

Parce que notre silence serait une trahison.

Parce qu’il est temps, plus que jamais, de faire du théâtre un lieu de résistance où la douleur se dit à voix haute. Les frontières politiques s’effacent. Les histoires intimes se partagent. Nous avons l’espoir que l’art peut encore réveiller, rassembler, nommer ce qui dérange, faire la part belle à celles et ceux qu’on voudrait faire taire, et faire vibrer ce qui en nous refuse de se résigner.

C’est un festival de voix. Singulières et différentes. Palestiniennes, ukrainiennes, congolaises, chiliennes, argentines, rwandaises, libanaises, taïwanaises, russes, chinoises, brésiliennes…

Des voix parfois fragiles, mais toujours tenaces.

Des voix qui portent la vie à bout de souffle. Pleines de souffle.  

Pendant trois semaines, les scènes de théâtre deviennent des tribunes. Des lieux de partage, de débat et d’émotion. Des espaces vivants où l’on pense, où l’on s’émeut, où l’on s’indigne. Ensemble. Venez écouter ce que le monde a à dire. Venez changer de regard. Venez rêver avec nous. Venez résister.

Parce que nous refusons de nous habituer à l’horreur.

Parce que notre silence serait une trahison.

Parce qu’il reste toujours un souffle.

Ce souffle qui traverse un corps, un mot, une salle entière.

Ce souffle qui rallume la braise, ranime les consciences et unit les vivants.

Et tant qu’il nous traverse, tant qu’il nous lie, nous continuerons. 

Merci à vous qui l’insufflez : artistes, publics, fidèles soutiens et partenaires, bureau et conseil d’administration. 

L’équipe Sens Interdits