Fòs a Kaz la,

LA FORCE DE MA CASE AU COEUR DE LA CITÉ

GUADELOUPE

ÉCRITURE SLAM MYRIAM BALDUS ET MISE EN SCÈNE GÉRALDINE BÉNICHOU

MUSÉE DES CONFLUENCES

Samedi 21 oct – 20h Dimanche 22 oct – 17h

Durée 1h10

Tarif 2

Tout public
En français et en créole. Surtitrage en français.

En mots, en musique et en vidéo, Fòs a kaz la, la force de ma case au coeur de la cité, raconte l’itinéraire de la slameuse Myriam Baldus, de la case en tôle construite par son grand-père sur la terre de Guadeloupe où elle est née, au béton d’une cité de l’Hexagone où elle a grandi. En écho à l’histoire de vie de Myriam et de son grand- père Marcel, des témoignages vidéo de « vayan » guadeloupéens et guadeloupéennes racontent des histoires de cases déplacées ou détruites, délaissées ou reconstruites, des histoires d’exodes, d’exils, de solidarités et de résistances. En mots slamés et contés, aux rythmes du gwo ka et de la musique hip hop, en images et en vidéo – des murs peints de la case de Marcel aux graffs des cités HLM – trois artistes en scène inventent un territoire poétique où se réconcilient tradition et modernité pour dire – en français et en créole – la dignité des hommes et des femmes de la terre et des déracinés.

UNE CRÉATION DOCUMENTAIRE

Ce projet alliant les disciplines artistiques, les sources documentaires et les territoires est né de plusieurs voyages entre Guadeloupe et Hexagone. En 2014, Myriam Baldus retourne en Guadeloupe pour son premier concert de slam et retrouve la case de son grand-père, en ruines mais toujours habitée de photos, d’objets et surtout de tableaux de Marcel. En 2019, elle se lance dans l’adaptation du « cahier de vie » de son grand-père et dans les recherches documentaires sur le « décasement » à Pointe-à-Pitre. De retour en Guadeloupe en 2020, accompagnée du comédien Yao, elle récolte des témoignages et images autour de cette thématique mais aussi des exodes et des luttes sociales. La case de Marcel fait l’objet d’un « débroussaillage » filmé pour la pièce, qui est aussi l’occasion de retrouver une cinquantaine de ses tableaux. Le spectacle est finalement créé en 2022, suite à des résidences entre Lyon et le théâtre l’Artchipel en Guadeloupe avec des artistes caribéens de différentes disciplines.

EXTRAIT

« Je suis Myriam Baldus, fille de Florelle
petite fille de Marcel Baldus et Augustine Touloucanon
Et nous sommes debout maintenant mon pays et moi
ma petite main dans son poing énorme
et la force n’est pas qu’en nous mais tout autour de nous dans cette foule, si parfaitement seule sous le soleil
mais qui refuse de passer à côté de son cri
Le seul qu’on eût voulu l’entendre crier parce que je le sens mien
Cette foule de misère, de révolte, de débrouillards,
Cette foule si étrangement bavarde et muette
Dans la case débroussaillée de mon grand-père
Paroles de mon pays, de mornes en mornes,
au coeur de coulées, en laitage d’arbre à pain,
en cillements de feuilles à bain, le jour se lève, il est temps de défroisser les rêves
Sur les écorces, sur les jantes des charrettes, sur les murs de béton
Air max aux pieds, micro au poing, hip-hop en bandoulière, telle une coulure de graff, j’irai taguer votre dignité. »

LA QUESTION DU DÉCASEMENT À POINTE-À-PITRE

Dans les années 1970, la Guadeloupe connait une hausse démographique importante et une crise économique liée à la chute des cours du sucre, ce qui provoque à un exode rural massif notamment vers Pointe-à-Pitre. Les quartiers insalubres sont surpeuplés : constitués de cases en bois recouvertes de tôle sur des terrains marécageux, ils font l’objet de grands plans de rénovation urbaine. Les particularités du territoire mènent à des mesures inédites : il s’agit de déplacer plus de 8 000 familles pour les reloger dans des immeubles modernes, mais cela nécessite avant tout un travail d’assainissement des sols. S’ensuit un processus de « décasement », c’est-à-dire de déplacement des cases et des familles qui les habitent vers des cité-transit. Une génération entière connaît ainsi le déracinement, que ce soit vers les nouvelles tours de HLM en Guadeloupe ou vers celles de l’Hexagone avec les plans d’immigration mis en place à la même époque.

MYRIAM BALDUS

Née dans la case de son grand-père à Pointe à Pitre, Myriam Baldus a débuté en tant que slameuse à Lyon, notamment avec le collectif des Réfugiés Poétiques. Ses textes invitent à voyager, à brouiller les frontières entre les références et les cultures. Depuis 2015, elle retourne régulièrement en Guadeloupe pour présenter ses spectacles et mener des ateliers. À Lyon, elle collabore avec la Compagnie Théâtre du Grabuge depuis 2016.

© Philippe Virapin


Écriture, jeu, slam Myriam Baldus
Conception, mise en scène, montage vidéo Géraldine Bénichou

De et avec Myriam Baldus, Yannik Louis dit « Yao », Exxòs Mètkakola
Création musicale, beatmaker Exxòs Mètkakola Musique gwoka et traduction des vidéos créoles Yannick Louis Dit « Yao » Photographie et montage vidéo Philippe Virapin Lumières et dispositif vidéo Richard Fontaine Dramaturgie Sylvain Bolle-Reddat Réalisation du graff « Fòs a kaz la » Greeffe Réalisation des images vidéo Adrien Valet Montage vidéo et surtitrage Ivan Mercier Son Laurent Poussineau

Production Théâtre Du Grabuge Coproduction L’artchipel, Scène Nationale de Guadeloupe en collaboration avec Les Réfugiés Poétiques Avec le soutien de la DAC Guadeloupe (aide à la production), de la DRAC Auvergne Rhône-Alpes (plan de relance), de la Région Auvergne Rhône-Alpes (aide à la production), du CNM, du FEAC (fonds d’échanges artistiques et culturels pour l’Outre-Mer) et de l’ONDA – Office National de Diffusion Artistique

Coréalisation Festival Sens Interdits et Musée des Confluences