MARTINIQUE

TEXTE ET MISE EN SCÈNE MAROUSSIA POURPOINT

Théâtre de Vénissieux

Dimanche 22 oct – 14h30

Durée 1h30

Tarif 2
Tout public

Journée focus créole : 1 dimanche, 2 spectacles & 1 repas au Théâtre de Vénissieux

Afin de vous restaurer, notre traiteur se mets aux couleurs créoles !
Avec Un Cari Poulet et son Riz Pilaf en plat et un Moelleux Coco Vanille en Dessert !
Si vous êtes végétarien.e merci de nous préciser : la recette sera adaptée pour votre plat !

Formule Plat solo : 6€
Formule Plat + Dessert : 7€50
Formule Plat + Dessert + Boisson : 9€
Dessert Solo : 3€

OFFRE SPÉCIALE : 1 PLACE ACHETÉE = 1 PLACE OFFERTE
Plein tarif : 20€ les deux places (10€/place)
Tarif réduit : 17€ les deux places (8,50€/place)

Poto-mitan(s) est un spectacle musical en deux parties.
La première, La Dame aux chiffons, est un seul en scène inspiré des contes créoles. Il retrace l’histoire de Perpétue, grand- mère de Maroussia Pourpoint, femme martiniquaise arrivée en France avec le BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer), organisme créé alors que la métropole a besoin de main-d’oeuvre et que les outre-mer connaissent une explosion démographique. La pièce reprend les codes traditionnels du conte créole, fruit d’un travail de recherche mené auprès de conteurs martiniquais par la metteuse en scène. Le public est invité à se recueillir autour de cette femme peu commode et haute en couleur qu’était la grand-mère de Maroussia, pour réparer ensemble un fil de transmission brisé.
La deuxième partie est un concert en hommage au chanteur martiniquais Eugène Mona, avec Maroussia Pourpoint au chant, accompagnée par les muiciens Célia Wa, Ariet Feuillard et Laurent Rinna. Les chansons de Mona, célèbres pour les ultra-marins, sont peu connues en en métropole. Avec poésie et humilité, elles dépeignent les richesses et les travers de la Martinique sous forme de chansons satiriques de complaintes ou d’appels à la révolte.

POTO-MITAN ?

« Poto-mitan signifie le « poteau central », « le pilier », en créole. Il est souvent attribué aux femmes « fanm poto-mitan » dans les sociétés matrifocales que sont la Martinique et la Guadeloupe.

C’est un terme remis en question aujourd’hui car il glorifie la situation de ces femmes caribéennes, alors qu’elle est souvent subie et qu’elle résulte d’un manque d’autres choix de la part de ces femmes, obligées de porter leur famille.

Ce mot est choisi en connaissance de cause pour représenter ce projet. La dame aux chiffons aborde justement les difficultés qu’ont pu affronter certaines de ces femmes martiniquaises et qui leur a valu ce titre de fanm poto-mitan. Il est aussi choisi ici pour célébrer un pilier central de la Martinique, Eugène Mona. »

Maroussia Pourpoint

BONNE MAMAN

« Qui était Perpétue, celle que l’on surnommait bonne ma- man ? Une femme dont je n’ai gardé aucun doux souvenir. (…)
Tour en béton, privation, gestes brusques, les réminis- cences de ma grand-mère ne sont pas tendres et même plutôt froides…

En 2015, je découvre le BUMIDOM grâce à un documen- taire et prends conscience que c’est à travers ce dispositif que ma grand-mère est venue en France. Elle faisait par- tie de cette jeunesse que l’on a déportée, en lui promet- tant un travail et un avenir meilleur. Femme de ménage, Perpétue a vécu la plus grande partie de sa vie dans une cité lyonnaise, réputée pour son insécurité. Après ce do- cumentaire, j’ai commencé à voir ma grand-mère sous un autre œil. Qu’elle était cette histoire qu’elle n’avait jamais mentionnée ? (Tout comme de nombreuses familles ayant vécu le BUMIDOM).

La dame aux chiffons est avant tout un refus de laisser mourir l’histoire que l’on tait celle que l’on veut oublier. C’est la petite fille qui la porte dignement et qui retisse ce lien de transmission rompu. »

Maroussia Pourpoint

LE BUMIDOM

Conçu par Michel Debré en 1963, le Bureau pour le développement des départements d’outre-mer est un dispositif vi- sant à favoriser l’émigration des ultramarins vers la métropole française. Sa création est due d’une part au manque de main d’oeuvre en métropole, mais surtout, à la dégradation de la situation économique antillaise. En effet, l’économie sucrière est en déclin et le chômage en hausse, tandis que l’explosion démographique se poursuit. Le gouvernement français craint également l’émergence des revendications indépendantistes.

Le BUMIDOM se veut donc être une solution pour le développement des jeunes ultramarins, leur promettant une for- mation et un emploi dans les administrations et institutions françaises en métropole, avec un trajet aller financé par l’organisme. Plus de 260 000 ultramarins bénéficient de ce dispositif jusqu’en 1981, lorsque le BUMIDOM est remplacé par l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité. Si les trajectoires ne sont bien sûr pas uniformes, le bilan est mitigé: les ultramarins arrivés en France sont souvent cantonnés à des emplois subalternes en bas de l’échelle, vivent dans des conditions précaires et sont victimes de discrimination.

MAROUSSIA POURPOINT

Diplomée du CNSAD, Maroussia Pourpoint est comédienne, autrice et metteuse en scène. Elle a participé à la 1ère édition de l’École éphémère en 2017. Elle travaille aujourd’hui dans plusieurs compagnies de théâtre dont La Fabrique insomniaque en France et L’Hémorragie en Suisse.
En 2018, elle co-fonde la coopérative La Rookerie, avec pour but d’accompagner les jeunes metteurs en scène dans leur insertion professionnelle. Poto-mitan(s) est sa troisième création en tant qu’autrice et metteuse en scène, et le premier projet qu’elle consacre à la recherche de son héritage créole.

Maroussia est lauréate des dispositifs « Mondes Nouveaux » du Ministère de la culture, avec le projet Glorié zansèt nou Glorié nou et « Des mots à la scène » de l’Institut Français, avec sa nouvelle pièce Conversation avec Joséphine.

Eugène Mona

Lire le dossier de l’Institut Tout Monde sur Eugène Mona : https://www.tout-monde.com/dossiers2.html


Mise en scène Maroussia Pourpoint Texte Maroussia Pourpoint Chanson Eugène Mona

Avec Maroussia Pourpoint, Célia Wa, Arlet Feuillard, Laurent Rinna Lumière Théo Arnulf et Jean Grison Installation Cléa Arnulf Collaboration artistique Jalil Leclaire Régie Nils Morrin

Production La Rookerie Coproduction Le Hall de la chanson Avec le soutien de Ateliers Médicis, FEAC Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels d’Outre-Mer

Coréalisation La Machinerie – Théâtre de Vénissieux et Festival Sens Interdits